L’aquaculture est considérée, à juste titre, comme l’un de nos principaux secteurs d’approvisionnement alimentaire. Non seulement elle fournit des protéines de manière bien plus efficace que tout autre secteur d’élevage d’animaux terrestres mais, avec une consommation mondiale de produits de la mer connaissant une forte tendance à la hausse depuis 40 ans, les pisciculteurs et conchyliculteurs du monde entier ont considérablement augmenté leur récolte au cours des dernières décennies pour répondre aux exigences liées aux pêcheries d’espèces sauvages, dont la plupart fonctionnent désormais en rendement durable maximal.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la consommation mondiale de produits de la mer s’élève aujourd’hui à quelque 156 millions de tonnes, l’aquaculture représentant 52 % de ce total. La FAO estime en outre que la valeur globale à la ferme des stocks actuels est supérieure à 260 milliards de dollars américains. De plus, avec une demande qui ne va cesser d’augmenter en raison de la croissance démographique rapide, on prévoit que d’ici 2030, l’aquaculture offrira 62 % des produits de la mer que nous consommons, nécessitant 44 millions de tonnes de produits supplémentaires.
Pleine intégration des nouvelles technologies
Pour être à la hauteur de son statut de contributeur essentiel à la sécurité alimentaire mondiale, tout en s’efforçant de ne pas imposer de charges insoutenables à la planète, le secteur a activement accru ses niveaux de production en introduisant toujours plus de nouvelles technologies. Ces innovations sont appliquées dans toute la chaîne de valeur, depuis les nouveaux ingrédients de fourrage jusqu’aux plateformes sophistiquées de traçabilité.
Les investisseurs ont conscience que l’aquaculture offre un moyen viable de répondre à nos futurs besoins alimentaires, et qu’elle occupera aussi certainement une part croissante dans le commerce international des denrées de la mer destinées à la consommation humaine. Ce fort intérêt a, à son tour, poussé une multitude de nouvelles fermes de plusieurs millions de dollars sur terre et en mer à rejoindre un paysage aquacole déjà diversifié et à faire grossir le volume des produits de la mer offerts aux consommateurs. Sans compter que bien d’autres projets sont en chantier.
La confiance des consommateurs
Parallèlement, grâce à l’engagement croissant du grand public sur les questions de développement durable, notamment en ce qui concerne les aliments consommés, l’aquaculture devient rapidement un fer de lance parmi les nouvelles générations de consommateurs. Peu importe que leur poisson provienne d’un bateau de pêche ou d’une ferme : ils veulent savoir précisément ce qu’ils mangent et, notamment, si les aliments qui se trouvent dans leur assiette sont vraiment ce qu’ils prétendent être, s’ils peuvent être consommés sans danger et s’ils n’ont pas entraîné de risques sociaux ou environnementaux pour arriver jusqu’à leur table.
Non seulement les consommateurs posent bien plus de questions, mais avec toujours plus de personnes souhaitant réduire leur consommation de viande rouge, manger davantage de poisson – avec tous les bienfaits que cela implique pour la santé – est de plus en plus considéré comme l’une des principales voies pour atteindre cet objectif.
Une réputation de mise
Les jeunes générations privilégiant moins les produits de la mer sauvages que les groupes de consommateurs plus âgés, et se préoccupant davantage des méthodes de production alimentaire, la capacité de l’aquaculture à produire du poisson et des produits de la mer au moindre impact environnemental offre la possibilité de s’ouvrir à de nouveaux segments de consommateurs qui achètent du poisson et des produits de la mer plus fréquemment. Cela représente également une méthode permettant de produire des aliments que les consommateurs souhaitent réellement manger. Et, notamment en ce qui concerne les systèmes d’élevage terrestre, les possibilités ne manquent pas d’ajouter du poisson localement produit en volumes satisfaisants dans de nombreux marchés.
De ce fait, en maintenant l’intérêt des consommateurs et en introduisant progressivement de nouvelles technologies et innovations dès qu’elles deviennent disponibles, tout en restant fidèles au principe de développement durable, il est clair comme de l’eau de roche que l’aquaculture jouera un rôle toujours plus prépondérant dans notre alimentation et dans l’ensemble de l’économie des produits de la mer au cours des années et décennies à venir.
Comments