La petite entreprise familiale ayant vu le jour en 1928 à Lembeek, dans le Brabant flamand, est devenue aujourd’hui une « famille d’entreprises », un géant de la grande distribution, actif dans quatre pays. Avec plus de vingt-cinq mille collaborateurs, Colruyt Group est à ce jour une machine dont les rouages sont parfaitement huilés. Nous avons rencontré Michel Jenquin, responsable, entre autres, des achats de poisson surgelé, qui travaille chez Colruyt depuis trente-deux ans.

Michel Jenquin: « J’ai été responsable des achats de produits frais chez Colruyt pendant un peu plus de onze ans. Depuis quatre ans, mes attributions comprennent en outre l’achat de poisson, de fruits, de légumes et de préparations à base de pommes de terre surgelées. »

COMMENT COLRUYT SÉLECTIONNE-T-IL SES FOURNISSEURS? 

Michel Jenquin: « Notre mode de sélection diffère d’un fournisseur à l’autre. Certains sollicitent un rendez-vous afin de présenter leurs produits. Nous en rencontrons d’autres lors de salons ou via internet. Il arrive enfin que des directeurs des grands comptes nous orientent vers leurs partenaires. »

QUELS SONT LES CRITÈRES DE QUALITÉ REQUIS POUR FAIRE PARTIE DES FOURNISSEURS DE COLRUYT?

Michel Jenquin: « Sans les certifications indispensables, vous n’avez aucune chance de devenir l’un de nos fournisseurs. Afin de garantir une qualité supérieure, nos fournisseurs sont tenus de posséder un label BRC (British Retail Consortium). Puis, le produit potentiel est soumis à une batterie de tests internes et externes. Ensuite, nous passons à la phase de négociation du prix. Lorsque nous sommes en présence d’un nouveau fournisseur, nous préférons marcher sur des œufs. »

COLRUYT GROUP EST TRÈS ATTACHÉ AU CONCEPT DE DURABILITÉ. LES NORMES ET CONDITIONS D’ACHAT SONT-ELLES PLUS SÉVÈRES POUR LE POISSON QUE POUR D’AUTRES CATÉGORIES DE PRODUITS?

Michel Jenquin: « En effet. Chaque année, nous procédons à une réévaluation de la durabilité de notre assortiment de poissons sauvages. Ceci en collaboration avec l’Instituut voor Landbouw- en Visserijonderzoek, une agence scientifique indépendante installée à Ostende. Les critères de durabilité sont au nombre de quatre: les stocks, les conséquences écologiques, la gestion des ressources de pêche et le bien-être des animaux. En ce qui concerne les espèces moins probantes, nous nous concertons avec nos fournisseurs afin de proposer d’autres choix, notamment en termes de zones de pêche et de méthodes de pêche durables. »

QU’EN EST-IL DES ESPÈCES DE POISSONS MENACÉES?

Michel Jenquin: « Nous les bannissons purement et simplement de notre offre, qu’il s’agisse de poisson surgelé ou de poisson sauvage frais. L’année dernière, nous avons supprimé six espèces de notre assortiment. Il s’agissait notamment du loup de mer, du merlu et du rouget barbet. Par souci de transparence, nous avons averti notre clientèle que nous arrêtions la vente du loup de mer. En termes de vente, cela représente une perte de vente annuelle de cinquante à soixante tonnes. »

EXISTE-T-IL DES TENDANCES EN MATIÈRE DE CONSOMMATION DE POISSON?

Michel Jenquin: « Le saumon, le cabillaud et le pangasius constituent toujours les 3 poissons surgelés les plus prisés. Selon moi, ils constituent à eux trois environ 70 % des ventes de poisson surgelé. L’ensemble des espèces restantes (et Dieu sait si elles sont nombreuses) représente donc à peine un tiers des ventes totales. »

COMMENT COLRUYT A-T-IL ATTERRI CHEZ PITTMAN SEAFOODS?

Michel Jenquin: « Personnellement, je n’y suis pour rien. La collaboration avec Pittman remonte aux années 1990. Je tiens de mon prédécesseur qu’à l’époque, Pittman Seafoods a poussé la porte de Colruyt afin de promouvoir le homard canadien surgelé. À ce jour, Pittman Seafoods nous livre dix-sept espèces différentes, parmi lesquelles le homard, mais également le saumon. L’entreprise de Zeebruges est également un partenaire digne de confiance pour ce qui est des produits asiatiques. J’entends par là les espèces qui sont débitées en filets en Chine, telles que, par exemple, les rouleaux de sole. »

QUELS SONT LES PRINCIPAUX AVANTAGES DE VOTRE COLLABORATION AVEC PITTMAN SEAFOODS?

Michel Jenquin: « Nous n’avons le temps ni de rencontrer, ni de contrôler les éleveurs. Pittman Seafoods se substitue en principe à nous en tant qu’agent. Pittman Seafoods possède les connaissances et le savoir-faire nécessaires. Aucune nouvelle émanant du secteur ne lui échappe et chaque information est scrupuleusement vérifiée. On peut dire que Pittman Seafoods, ce sont les yeux et les oreilles du département achat poisson surgelé de Colruyt. »

UN FOURNISSEUR DOIT FAIRE PREUVE D’UNE GRANDE FLEXIBILITÉ. COMMENT PITTMAN SEAFOODS S’Y PREND-IL?

Michel Jenquin: « Nous communiquons énormément. Nous indiquons de manière anticipée à Pittman Seafoods nos besoins et promotions, afin que l’entreprise puisse prévoir des stocks en suffisance. La plupart du temps, Pittman Seafoods est capable de livrer sans délai. J’ai trois contacts sur place, joignables même en dehors des heures de bureau: les patrons, Dirk et Joke Vandepitte, ainsi que Kurt Fierens, directeur des achats pour l’Asie. »

QUELLES SONT LES PRINCIPALES VALEURS SUR LESQUELLES S’APPUIE COLRUYT POUR ÉTABLIR UN PARTENARIAT DURABLE AVEC UN FOURNISSEUR?

Michel Jenquin: « J’attache énormément d’importance à la relation que je noue avec le directeur des grands comptes. C’est une question de feeling. Avec Pittman Seafoods, la connivence est parfaite. La confiance est également essentielle. Il faut pouvoir se fier à un fournisseur et chacune des parties doit faire preuve de franchise et d’ouverture d’esprit. Sans oublier l’importance de la qualité. Qui dit qualité, dit absence de problèmes. Ce qui donne lieu à une meilleure collaboration. Un état de fait qui, en définitive, profite au client. Chez Colruyt, nous sommes intransigeants en matière de communication. Toute question ou réclamation doit trouver une réponse dans les vingt-quatre heures. À l’ère d’internet et des réseaux sociaux, la franchise et la transparence sont deux paramètres incontournables. »