Bien que la pandémie de COVID-19 continue à accaparer nos pensées et actions immédiates, la pollution plastique était, encore récemment, le sujet le plus brûlant de nos sociétés. Ce défi provoque une vive consternation dans le monde entier, notamment en ce qui concerne la menace que représentent les déchets plastiques pour la santé des océans.
Ayant été sensibilisés à travers la série Planète Bleue II présentée par Sir David Attenborough en 2019, la plupart d’entre nous sommes conscients de cette crise grandissante et généralisée. Quant aux statistiques, elles sont tout simplement terrifiantes : 8 millions de tonnes de plastique déversées chaque année dans les océans, près d’1 million d’oiseaux de mer et 100 000 mammifères annuellement tués pour cause d’ingestion de plastique. Ce ne sont là que quelques-uns des chiffres terrifiants qui, aux côtés des images bouleversantes, sont désormais devenus monnaie courante dans toutes les formes de médias.
Fort heureusement, ce nombre croissant de données, couplé à un engagement toujours plus important du public, a entraîné une augmentation des initiatives de sauvetage : de nouvelles stratégies visant à inverser la tendance de la pollution plastique dans les océans à un niveau ou à un autre. Accordons au secteur des produits de la mer qu’il joue un rôle considérable dans bon nombre de ces efforts.
ENGINS DE PÊCHE ABANDONNÉS, PERDUS OU REJETÉS
Il est important de préciser que le plastique est essentiel à l’industrie des produits de la mer : des filets, lignes, casiers et cordages nécessaires pour pêcher les poissons et crustacés, qui ne durent pas plus de six mois en cas d’usage intensif, aux emballages à usage unique qui conservent la fraîcheur de nos produits, il est présent partout. Cependant, son élimination pose problème. À ce titre, un nombre croissant de startups recyclent des engins de pêche en fin de vie pour en faire de nouveaux produits et matériaux utiles. Parallèlement, des solutions innovantes d’emballage voient le jour pour réduire l’utilisation du plastique et les déchets qui en découlent.
Nous savons également qu’au moins 640 000 tonnes d’engins de pêche sont perdues ou abandonnées dans nos océans chaque année et que la plupart d’entre eux sont fabriqués à base de plastique. Tous les plastiques se trouvant dans les océans endommagent et menacent la vie marine, mais ces engins de pêche à la dérive se répandent autour du globe à travers les marées et les courants, ne cessant de pêcher et d’emprisonner des poissons, crustacés, oiseaux de mer et mammifères marins, tout en endommageant les récifs et fonds marins.
Lancée en 2015, la Global Ghost Gear Initiative (GGGI) est au premier plan pour s’attaquer à ce problème spécifique, en rassemblant l’industrie de la pêche, les entreprises de pêche, les ONG, les universitaires et les gouvernements pour qu’ils se concentrent sur la résolution du problème des engins de pêche perdus et abandonnés dans le monde.
Plus localement, plusieurs projets ont vu le jour aux quatre coins du monde, comme la pêche aux déchets par certains pêcheurs ou encore l’élimination des engins de pêche abandonnés, perdus ou rejetés dans les océans.
Saisissant l’occasion d’apporter sa pierre à l’édifice tout en faisant preuve de créativité, Pittman Seafoods transforme de vieux filets de pêche pour en faire des chaussettes. Exclusivement fabriquées à base d’éconyl, du nylon régénéré, ces chaussettes sont distribuées lors de nos événements, des visites de notre clientèle et de nos salons professionnels.
ACTIONS EUROPÉENNES
Entre-temps, estimant que jusqu’à 85 % des déchets présents dans les eaux de l’UE sont des plastiques, le Parlement européen a adopté l’année dernière la directive sur les plastiques à usage unique. Tout en se souciant de lutter contre les 10 plastiques les plus communément présents sur les plages européennes, dont 27 % sont représentés par les engins de pêche commerciale, cette nouvelle réglementation promeut la transition vers une économie circulaire et une gestion durable des ressources.
Cette directive est un élément important de la stratégie plus vaste de l’UE sur les matières plastiques, qui vise à ce que tous les emballages plastiques sur le marché de l’UE soient réutilisables ou recyclables d’ici 2030. La mise en place d’une approche reposant sur la « responsabilité élargie du producteur » en décembre 2024 fera partie intégrante de cette stratégie : les entreprises concernées devront en effet couvrir les frais liés à la collecte, au transport et au recyclage des engins de pêche en plastique.
Par conséquent, bien que la protection de nos océans reste critique, le changement radical d’attitude et l’ensemble des initiatives positives en cours ou en préparation prouvent que la tendance commence à s’inverser dans la guerre menée contre les plastiques rejetés dans l’océan.
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