L’autorisation d’utiliser l’éthoxyquine (EQ), un antioxydant, en guise d’additif alimentaire a été officiellement suspendue par la Commission européenne le 28 juin 2017, suite à la publication du Règlement (UE) 2017/962 au sein du Journal officiel de l’UE.
Ainsi, l’utilisation de l’EQ en tant qu’additif alimentaire pourrait être interdite dans tous les pays européens à partir du 31 décembre 2020, ou à une date antérieure si les résultats des études de toxicité en cours ont des connotations négatives. Autrement, l’autorisation pourrait être maintenue si des preuves et des données satisfaisantes sont fournies aux autorités compétentes.
POURQUOI MAINTENANT ?
Des préoccupations ont été récemment soulevées au sujet de l’utilisation de l’EQ, étant donné qu’il n’a pas été établi que ce dernier n’a pas d’effets indésirables sur la santé des animaux et des êtres humains ou sur l’environnement. En outre, en tant qu’additif alimentaire, l’EQ est soumis à une procédure de réautorisation, et dans le cadre de cette procédure, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié un rapport en novembre 2015 indiquant qu’il existait deux principales lacunes dans les données concernant l’éthoxyquine, ce qui implique qu’une évaluation complète des risques n’a pas pu être effectuée. À ce titre, l’EFSA a fourni une évaluation de la sécurité peu concluante sur l’EQ étudié en tant qu’additif alimentaire.
Par la suite, le secteur a été chargé par la Commission européenne de combler ces lacunes en matière de données, et dès que toutes les informations requises seront disponibles, l’EFSA les examinera et déterminera les conditions sous lesquelles l’utilisation de l’EQ sera jugée sans danger. Puis, en avril 2017, une réunion de la section nutrition animale & médecines vétérinaires du Comité permanent en charge des questions des plantes, des animaux et de l’alimentation humaine et animale (SCoPAFF) a débattu de la question et a voté en faveur d’un retrait, et non d’une interdiction, de l’utilisation de l’EQ dans le fourrage destiné aux espèces et catégories animales au sein de l’UE.
Par conséquent, le retrait officiel ne change pas grand-chose à la procédure de réautorisation, mais fournit le délai nécessaire pour déterminer la décision finale de l’EFSA et voir s’il faut procéder à l’interdiction de l’EQ ou maintenir son autorisation.
QUELLES SONT LES PROPRIÉTÉS DE L’EQ ?
L’EQ (E324) est un antioxydant autorisé pour l’alimentation animale dans l’UE depuis1970. Il a été considéré pendant de nombreuses années comme l’antioxydant le plus efficace pour éviter que la graisse polyinsaturée présente dans la farine de poisson ne s’autochauffe et ne subisse une combustion spontanée lors de son stockage et de son transport. Plus précisément, utiliser un antioxydant tel que l’EQ pour le transport maritime de la farine de poisson est une obligation légale fixée par l’Organisation maritime internationale (OMI).
Outre les exigences en matière de transport, la farine et l’huile de poisson sont des ingrédients à la valeur nutritionnelle importante et ont une teneur élevée en graisses polyinsaturées, dont on connaît les bienfaits sur la santé du bétail et des consommateurs de produits d’origine animale. Afin de contribuer à conserver la valeur nutritionnelle de ces ingrédients, l’EQ est ajouté pour protéger ces substances nutritives contre l’oxydation.
LE DÉFI
Le retrait de l’EQ suppose que l’industrie de l’alimentation animale dans le secteur aquacole s’approvisionne en ingrédients, tels que la farine de poisson, exempts d’EQ. Toutefois, le remplacement de l’EQ par d’autres antioxydants appropriés demandera une période de transition assez longue, compte tenu du fait que les antioxydants de remplacement autorisés ne possèdent pas actuellement les mêmes caractéristiques que l’EQ, notamment en matière d’efficacité, de concentration de substances actives requises, de durée d’action et de fonctionnement.
De nombreux acteurs du secteur aquacole pensent qu’en raison de l’utilisation massive de l’EQ, un retrait immédiat du marché aurait un impact négatif sur la santé et le bien-être des poissons, en raison d’un manque d’oligo-éléments essentiels dans leur fourrage. Cela entraînerait des rendements moindres en matière de production animale ainsi qu’une incapacité à produire des espèces aquacoles qui répondent à des spécifications particulières du marché liées aux bienfaits nutritionnels. De plus, satisfaire aux exigences de l’OMI deviendrait particulièrement problématique pour les producteurs du secteur aquacole et du fourrage en cas de mise en application de l’interdiction. Ainsi, une grande incertitude plane actuellement sur le secteur.
NOTRE ENGAGEMENT
En plus de veiller à ce que la quantité d’EQ présente dans le saumon que Pittman Seafoods se procure en Norvège, au Chili et dans les îles Féroé soit bien en deçà des limites actuellement autorisées, l’analyse du niveau de l’additif menée par un laboratoire tiers continue d’être un élément essentiel de notre programme global de contrôle. Parallèlement, nous collaborons étroitement avec nos fournisseurs afin de répondre à tout nouveau développement et à toute nouvelle réglementation de l’UE.
À noter également que l’EQ n’est ni autorisé, ni ajouté aux fourrages que nous donnons au saumon bio que nous vous proposons.
Comments